Henri est assis en face de moi, une cigarette pendue à ses lèvres. La fumée se dissipe dans le ciel bleu azur qui ne compte aucun nuage en ce 1er septembre. A la hâte, il écrase sa cigarette dans le cendrier posé au milieu de la table, pour attraper la tasse de café que je lui tends. Il boit lentement, les yeux mi-clos, ses boucles brunes balayant son front. Quand il la pose, je vois la mousse du café au lait au coin de sa bouche. Je suis la seule à l’avoir remarquée pour le moment, les autres continuent de jacasser gaiement tout en piochant dans le généreux petit-déjeuner que j’ai préparé. Henri plante alors son regard dans le mien. Il me sourit, mais je ne lui dis rien. Je laisse plutôt mon esprit repartir en arrière.